Je reprends le clavier en ce début décembre pour mettre noir sur blanc les idées du moment.
La cryothérapie aura fait énormément de bien, et aura permis de tenir, sans antidouleurs, ces dernières semaines. Pas pris un cachet depuis 3 semaines. Le centre Cryo Thérapies, situé à côté de la piscine des Atlantides, est la cuisine qui contient le “congélateur” dans lequel je joue à capitaine Igloo. Le vocabulaire que j’emploie me tire un sourire : je raccroche cette expérience qui, a priori, est vécue comme assez violente par tout le monde, à un des expériences agréables, le tout assez naturellement.
Dans mes échanges psy (l’année m’a vraiment chamboulée, voir mes autres écrits de 2024), je perçois la cryothérapie comme une méditation forcée : c’est presque une bouée de secours dans l’océan d’adversité dans lequel je nage. Au départ, j’y suis allé dubitatif, en me disant que cela servirait surtout pour mes articulations. Nous sommes début décembre, je continue à forcer la place dans l’emploi du temps pour y aller 2 à 3 fois par semaine. Aujourd’hui, je pense que le fait de se forcer à s’extirper de la pression de la charge mentale des nombreux projets en cours, de la charge de la trésorerie beaucoup trop serrée, d’une baisse de confiance dans notre équipe pour l’assistance et le suivi/facturation, le poids d’une crise à venir, mais planifiée, … bref, tous ces faits sont mis en pause le temps de la cryothérapie. Le tout est amplifiée par l’anesthésie assez forte des douleurs articulaires, dont je pense qu’elle va bien jusqu’à 24/48h après la sortie de la cabine.
La CCI a une offre d’accompagnement, DINAMIC+, qui paraît tout à fait adaptée à notre cas, mais en additionnant 1+1, je n’ai pas les moyens de mettre cela en place en cette fin 2024. Peut-être 2025, l’avenir nous le dira.
Compressé par la charge, vivement la trêve de Noël, qu’on puisse un peu souffler, reprendre un peu de forces.
Demain est un autre jour. Le mois prochain, un autre mois, mais surtout à mes yeux une autre année. Passons à autre chose.
Photo Lyn Davis, “Werd het enn annus horribilis”, 2007 – CC-BY
En 1992, Elizabeth 2 n’avait pas aimé l’année. Bon, 2024 est définitivement pourrie.
Le 14 avril dernier je prenais la plume numérique dans un article “Des mots pour des maux”[ici]
L’année ne s’est pas améliorée depuis dans ma petite entreprise, IdéesCulture SAS, spécialisée dans le logiciel pour la gestion des collections de musée. (On développe, forme et déploie autour du logiciel libre CollectiveAccess.)
En mai et juin, on a relevé les manches et avancé d’arrache-pied.
A bout d’énergie, un des projets qui nécessitait de nombreux allers-retours sur Lyon n’avance pas. J’y aurais mis tout ce que je pouvais.
En juillet, la mairie se décide enfin à mettre un système de chauffage dans les locaux : la chaudière était morte depuis 2 ans (à peu près l’arrivée dans les locaux). J’avais demandé une seule chose : que l’équipe municipale n’intervienne pas sur le démontage de la chaudière et des radiateurs. Honnêtement, il n’y a que deux conclusions aux tâches noires laissées sur le sol dans deux des pièces, et donc à regarder les planchers ruinés par les techniciens municipaux : mon associé dans la prise des locaux s’est foutu de moi ; ou alors l’équipe municipale s’est foutue de lui. Malheureusement, j’ai entendu par écho qu’ “il fallait que je me calme face à la mairie”. Je n’ai pas aimé la conclusion que j’en ai tirée.
En janvier, notre commune, Saint-Gervais, fusionne avec la commune voisine, Laigné, dans une commune nouvelle Laigné-Saint-Gervais. Je vois cela comme une délivrance, aussi bien comme locataire que comme habitant.
En août, Hugo, évoqué dans l’article cité plus haut, impacté par un cancer en avril, est décédé en début de mois. Le peu d’énergie récupéré en juillet s’est évaporé. J’ai essayé de faire face, d’être un peu présent pour la famille, rassembler des fonds entre les différentes boîtes ayant accueilli Hugo dans sa reconversion dans l’informatique (il avait été prof de philo dans une vie pro. précédente). Une plaque, une couronne de fleurs “ses collègues, ses camarades”, grâce à une cagnotte leetchi que j’ai montée et partagée. J’étais parmi les trois patrons dans l’informatique l’ayant recruté, tous présents aux funérailles.
Le mois d’août était plein de frustration : je n’arrivais pas à faire que les montants prévus par le contrat de prévoyance de la boîte soient débloqués pour la famille. Cette frustration, cette énergie dépensée pour essayer de faire avancer l’administratif, ont été dures à vivre.
Fin août, j’ai appris la démission d’une développeuse/chef de projet de mon équipe, qui couvait visiblement depuis le début de l’été. Basée à distance, je savais qu’on ne la garderait pas éternellement, mais c’est encore vampirisant : il faut se remettre en selle, recruter, revoir les CV. Aura-t-on besoin de refaire une campagne de recrutement forte en ligne ? Coup de pot, dans les dernières candidatures spontanées reçues, un profil semble faire l’affaire. On verra avec le recul d’ici quelques mois.
En septembre, le corps a dit stop : à la limite du craquage, j’ai le corps qui explose de douleurs rhumato. Pas de sensation d’aiguille à tricoter dans le corps, comme cela avait pu être mon ressenti sur certains débuts de crise, mais un moment où la douleur devient une espèce de boule informe mal localisée dans le corps. Complètement à plat, le docteur me met à la maison pour une semaine. Avec quelques moments de faiblesse en fin de semaine précédente, c’est près de 10 jours où j’ai été soit off, soit pas loin.
La fin d’année approche, souhaitons que 2025 soit plus apaisée. Je prévois des changements d’organisation dans la boîte, pour devenir plus résilient encore : ici on a trop creusé les réserves.
Côté santé, je prends le clavier au sortir d’une première séance de cryothérapie. Par cure de séances à -110° C, j’espère pouvoir limiter les antidouleurs dans un futur proche. Côté entreprise, j’entame un travail avec Vincent Rostaing, consultant, pour imaginer/structurer le futur d’idéesculture. Ce manque d’énergie criant m’empêchait de prendre le recul nécessaire sur ma société.
Je veux faire feu de tout bois pour mieux penser le futur : quid des locaux et de l’attractivité pour recruter des alternants et constituer la future équipe ; quel casting, quelle mission on garde, quelle mission on externalise, comment renforcer encore nos pratiques, nos procédures pour gagner du temps sur les déploiements…
Il me tarde que le calendrier bascule sur 2025 : même si ce n’est probablement pas le coup de torchon magique qui règlera tout, la dimension symbolique sera forte. Pendant 20 ans de vie professionnelle soit en étant à la direction, soit pour une légère partie en étant associé à 33%, je n’avais jamais vécu une telle année. Même le COVID a été plus facile à vivre que cette année 2024.
Pour des raisons de vie privée de mes collaborateurs/trices, je ne nomme personne ici volontairement. Quand on relira ce texte dans quelques temps, quelques années, ce sera bien mieux.
Nous arrivons à la mi-avril 2024 et j’espère sincèrement que nous sommes sortis d’une situation où les impacts des vies personnelles au sein de l’équipe ont explosé toute l’organisation de mon entreprise, IdéesCulture.
Début mars, ma mère s’est faite très violemment mordre la main gauche par un chien dans le village, au retour de son footing. Toujours très active à 77 ans, c’est au retour de son footing que le chien de ses voisins, pas enfermé ni encore moins tenu en laisse, alors que leur portail était grand ouvert, a traversé la route et s’est jeté en courant sur ma mère, dont le réflexe a été de porter le bras gauche entre elle et le chien (le réflexe du bouclier).
Au final ? Plus de 15 points de suture, des deux côtés de la main, des propriétaires suffisamment inconscients pour considérer que montrer le chien au vétérinaire suffira à éviter les accidents à l’avenir. Un cane corso qui passe son temps à hurler quand ses propriétaires ne sont pas là, et dont le dressage a dû consister à un transport en voiture depuis la chienne qui l’avait mise bas jusqu’au domicile… Chien stupide, maîtres…
Le chirurgien a dû rechercher le tendon de l’auriculaire pour le reconnecter ; côté squelette, pour l’os crochu qui dans la main soutient les deux métatarses il y a des pertes de matières sur 2 cm (tiens l’os fait justement 2 cm), il manque aussi de la matière sur le dernier métacarpe du petit doigt, et des éclats d’os en nombre malgré l’opération.
J’ai cassé une semaine de déplacements pour aller voir ma mère, et l’accompagner dans ses démarches (infirmier pour le pansement à refaire tous les 2 jours, orthèse à faire sur mesure, etc.). Je suis reparti de chez elle un peu rassuré, mais toujours à gérer les questions d’assurance.
2 jours après mon retour à l’agence, un collaborateur est mis en arrêt maladie : burn out, et besoin d’un suivi psy. Au final, ce n’est pas directement lié à la boîte, le couple explose malgré les enfants en bas âge. Bref, un collaborateur qui risque d’exploser à tout moment, même après son retour au bout de 2 semaines et que je ne peux plus mettre tout de suite en face des clients.
En plus de ma semaine de retard prise partout, je gère mes retards de la semaine d’avant, j’essaie d’assumer au mieux les engagements que j’avais sur ma semaine de retour, et j’ajoute le traitement au mieux des engagements de mon collaborateur. Niveau boulot, l’enfer sur terre.
J’arrive doucement à récupérer de mon retard, mais je suis exténué, alors qu’arrive le week-end de Pâques. Bonne nouvelle, juste ensuite, début avril, on enchaîne sur un salon des professionnels de musée. 2 jours au Carrousel du Louvre. C’est agréable de se sentir reconnu pour ses compétences, mais lourd d’organisation. La fatigue se fait toujours ressentir.
A Paris, je reçois la situation comptable pour 2023, erreur d’aiguillage de certaines écritures dans les prévisionnels, argh, on ne tombe pas dans les clous. Au delà de l’erreur humaine liée à la comptabilisation des abonnements qui débordent d’une année sur l’autre, en étant à cheval, et donc à répartir au prorata sur les exercices concernés, on constate que les chiffres sont moins bons.
Rebelote sur un week-end, celui du 6-7 avril, où je n’arrive pas à grand chose, mais je passe quand même une douzaine d’heures sur l’extraction des chiffres de notre logiciel de gestion. Pas remonté niveau fatigue physique.
Lundi 8, j’apprends qu’un autre collaborateur a un problème de santé grave, le message est inquiétant. J’ai toujours la fatigue et le problème de compta en tête. Mardi 9, c’est pire que tout. Le collaborateur est dans un état qui ne permet de traitement médical direct, le pronostic est la pire issue qui soit, à une échéance… Mon Dieu… Trop trop courte.
J’essaie de lui répondre, de trouver un peu les mots. Physiquement, j’étais fatigué, éprouvé ; psychologiquement je suis maintenant effondré.
J’ai maintenu et assuré un déplacement à Lyon le 11 avril. J’ai pu travailler au maximum, mais je reconnais avoir craqué nerveusement, le soir du 11, seul à Paris : dans cette spirale de malchance, impossible de trouver une place sur Lyon-Le Mans et rentrer sans escale retour à Paris.
J’écris cette entrée de blog, qui fait encore plus penser à un extrait de journal, le 14 avril. J’ai pu me changer fortement les idées ces deux derniers jours.
Je suis combatif et volontaire. Toujours.
Mais honnêtement, quand la vie prend ta tête pour un punching ball, il est dur de prendre le temps de recevoir les quelques éclaircies à travers les nuages. Il y en a quelques-unes, un espoir de faire quelque chose avec la basilique Notre-Dame de Brebières à Albert (80), une sensation d’avancement sur les projets avec la ville de Lyon, un écoute attentive de l’expert-comptable, des compliments reçus sur les enfants, des témoignages de soutien et de compréhension de partout. La semaine prochaine, il y aura aussi des bonnes nouvelles. Dans 10 jours il y aura des vacances, autour de Carcassonne.
J’ai l’impression en écrivant ces quelques mots d’être par trop égoïste, c’est surement en grande partie vraie mais aussi assez ambivalent : je veux garder cette pudeur pour les situations personnelles des gens qui constituent cette “famille professionnelle” que je me suis constitué.
Des rapports professionnels ont changé, j’ai adapté mon organisation. L’infirmière du centre hospitalier où je suis soigné pour ma spondylarthrite, m’a qualifié plusieurs fois de “résilient”. Je préfèrerais vraiment ne pas avoir besoin de l’être.
Les semaines à venir me diront si ma petite équipe l’est aussi.
Pour tous ceux dont j’ai parlé, ils ne quittent pas mes pensées.
A vous qui lirez ces lignes, à moi-même et ma petite équipe, “Godspeed”
Je viens de rajouter sur ma liste de choses à acheter les livres du manga Pluto, après avoir vu la mini série animée sur Netflix (8 tomes), je viens de dévorer la version papier en CBZ. Et je veux pouvoir le relire à envie en feuilletant du papier.
Laissez moi vous convaincre d’y jeter un œil, et pourquoi pour moi c’est un chef d’œuvre en BD, et un très bon cru en version animée.
On y voit des robots, certains à apparence humaine, dont une version revisitée d’Astro le petit robot, dont les plus anciens se rappellent des aventures. Mais là, on est au contrepied des animes. À certains moments, on se perd dans des introspections, le rythme est lent (et c’est appréciable). L’angle pris est une enquête policière, chaque avancement dans l’histoire est une suite de détails dans les détails. On retrouve un engagement militant contre la guerre, une réflexion sur la parentalité et l’attachement à son enfant/son parent, la haine, la tristesse, la vengeance…
L’imaginaire convoqué est plein de séquences qui font des échos, des plus évidents (Hannibal Lecter dans un robot emprisonné sous bonne garde), en passant par Philip K Dick (les androïdes rêvent ils de moutons électriques) ou par des logiques de prise de contrôle à distance qui font penser à du William Gibson, des dessins de personnages pris d’une folie qui fait penser à Monster, du même auteur. Les lois, et quelques
Il y a quelques combats de robots, au final peu sur les 8 épisodes, beaucoup plus de grands moments de tensions, entre thriller, semi-cliffanger, on y explore la « vie » de personnages secondaires pour s’y attacher avant que l’histoire ne rebondisse.
Pour ne pas spoiler, je recopie le pitch de Wikipedia :
« Dans le monde futuriste de Tezuka, la société voit les êtres humains partager leur vie quotidienne avec des robots qui leur ressemblent étrangement. Ces robots vivent, pensent, agissent, vont à l'école, font des enquêtes, sont secrétaires, chauffeurs de taxi... Un code de lois régit la vie des robots comme le fait qu'il leur est interdit de tuer le moindre être humain.
L'inspecteur Gesicht d'Europol est un robot fatigué et déprimé qui se voit confier une nouvelle enquête : découvrir qui, et pourquoi, assassine l'un après l'autre les robots les plus puissants de la planète... Chaque corps (robotique ou humain) se retrouve avec des cornes plantés dans le crâne par le meurtrier.
Les victimes ont pour point commun d'avoir été des vétérans de la 39e guerre d'Asie centrale mais tous ont maintenant une nouvelle vie plus calme et rangée, comme Mont Blanc, la première victime, qui était devenu garde forestier.
En dépit du fait qu'il n'est pas le héros, Astro, le personnage principal de l'ancienne version de l'histoire, est présent comme personnage récurrent dans cette adaptation. »
Un gros regret de ma part, d‘être passé à côté dans les 2010s (prix à Angoulême en 2011).
Ce n’est pas pour vous si :
- vous n’aimez pas la SF
- vous êtes allergique aux longs discours introspectif
- vous n‘aimez pas les polars
- l’idée d’un détective dépressif enquêtant sur un serial killer, c’est trop cliché, même si c’est un robot
Vulgarisation médicale, là où ça coince (au sens propre).
J'ai retrouvé en ligne sur MSDconnect le texte intégral d'une BD sur le rhumatisme psoriasique. Vous pouvez lire, c'est court, 32 pages, bien écrit. Le diagnostic a été plus court pour moi, mais les symptômes, c'est bien ce que j'ai.
C'est quoi le rhumatisme psoriasique ?
“Le rhumatisme psoriasique est un rhumatisme inflammatoire touchant les articulations périphériques (arthrites) et parfois la colonne vertébrale (ou atteinte axiale) ainsi que l'insertion des tendons (ou enthéses).” C'est une spondylarthrite, dans la même case sécu affection longue durée que la PR (polyartrhite rhumatoïde) ou la Spondylarthrite Ankylosante.
Douleurs, à la fois latente et en pics par crise, fatigue intense, plus tout le reste... et des fois dans la difficulté pour expliquer ce qu'on ressent et dans quel état on est, même si on sait écrire et décrire.
Et cette BD ?
“Pierre Marie est souffleur de verre et installe son atelier en périphérie de Nantes. Depuis quelques temps, d’incessantes douleurs dorsales le gênent de plus en plus dans son travail et le réveillent en milieu de nuit.
Les antalgiques par son généraliste ne soulagent pas ses douleurs nocturnes qui s’estompent seules dans la journée. Son médecin évoquant une spondylarthrite ankylosante l’envoie chez un rhumatologue pour affirmer le diagnostic, mais prise de sang et radio ne montrent rien pour l’instant. Quelques temps plus tard, il remarque que les articulations d’une main gonflent.
Le rhumatologue oriente cette fois vers un rhumatisme psoriasique devant l’asymétrie et le nombre d’articulations atteintes.
Un nouveau traitement débute mais les douleurs ne faiblissent pas, après trois mois, un rendez-vous est pris auprès d’un Centre Hospitalier Universitaire afin de débuter une biothérapie injectable très ciblée sur les molécules responsables de l’inflammation qui permettra de mettre sa maladie au repos. Pierre Marie se fera les injections lui-même en sous-cutané.”
En marge de la réponse à l’appel d’offres de la Ville de Lyon pour ses musées municipaux, j’ai mis à jour mon CV.
Voir sur GitHub (PDF)”)
Dans les derniers ajouts de celui-ci, j’ai rajouté les deux entreprises dans lesquelles je suis engagé au delà d’IdéesCulture. Extra.studio est un studio photo résultant de la fusion de deux activités d’anciens voisins au sein de l’association des créatifs du Mans, Créapolis. Jena Lagoarde portait le studio Waap, photo de mode, packshots… l’ancien site est toujours en ligne : https://waap.fr ; Florian Sau avait le bureau à côté du mien à Créapolis, pour son activité d’imprimeur/tireur d’art.
J’y revendique aussi l’action faite avec la petite entreprise Comptoir d’Antan, mon voisin de locaux : c’est bien le montage de notre SAS commune, XIIIPLACEDUMAIL, qui a rendu possible à la fois ce projet de commerce local de proximité, promoteur d’autres modes de consommation ; direct reflet de notre engagement et de notre implantation locale au sud de l’agglomération mancelle.
La place Pierre Michelin à Folleville a été inaugurée le 1er septembre 2023. Voici le petit texte que j’ai lu à cette occasion.
Chers tous,
Mon père, ma mère – et avec moi dans leurs bagages – sont arrivés ici à Folleville, en 1978. Il y a 45 ans.
Papa arrivait en tant que chargé de mission de l’ADCP, association pour le Développement de la Culture en Picardie. « Fan » de ce village, mais aussi de cette maison où absolument tout était à refaire. Il a fait visiter cette maison, revisiter, re- (... je coupe un peu) ... revisiter à ma mère avant d’acheter.
Ce projet de vie familiale, à 3, puis 4, puis 5, c’est celui qui a permis à mon père de s’investir dans ce village.
Il s’y est enraciné peu à peu.
Dans les années 1980, il fonde une association familiale, affiliée à Familles Rurales, qui permettra d’accueillir des Centres de Loisirs ou d’organiser des manifestations locales dans les environs.
Il fait partie du conseil municipal à Folleville en 1983. En même temps l’association qu’il dirigeait, l’ADCP a grossi et est devenu l’Office Culturel Régional de Picardie à la faveur des Contrats de plan État-Région dans les années 80.
L’OCRP c’était le Festival des Cathédrales, des spectacles, du matériel de scène, des actions autour du « picard »...
Il devient maire en 1989.
Même à cette époque-là, il y a 35 ans, mon père se sentait encore à Folleville « pièce
rapportée » : l’accueil par les locaux avait été rude, certains anciens (certaines anciennes) disaient que ça viendrait avec le temps... Depuis l’enracinement s’est fait, et aujourd’hui ma mère me fait penser aux anciennes follevilloises.
En 1990, les 3 Pierre (Pierre Normand, Pierre Classen et Pierre Michelin) avaient réussi à obtenir le rachat du site du château par le SIVOM d’Ailly-sur-Noye.
Au milieu des années 1990 dans la suite de l’association familiale que j’ai mentionnée, il prend la présidence de l’Union Départementale des Associations Familiales (UDAF) et il est présent régulièrement à l’échelle nationale, dans des réunions de l’UNAF à Paris. Pour préciser simplement, l’UDAF est financé par l’Etat et les Caisses d’Allocations Familiales, et intervient notamment pour les tutelles sur les mineurs.
Engagé aussi dans la protection de l’enfance, il a également présidé l’Association Départementale pour la Sauvegarde de l’Enfance et de l’Adolescence (ADSEA) qui gère par exemple un IME, une maison d’enfants, etc...
Son amour de l’histoire, son attrait pour les belles choses et l’art religieux nous en aura fait faire des kilomètres... Plus « montagne » que « mer », il avait grandi dans le Jura, et pourtant il était né bien loin de là au fin fond de l’Indre-et-Loire. Plutôt montagne donc, mais toujours avec le patrimoine au centre des vacances familiales.
François, mon frère décédé, disait après un retour d’Italie « on bronze pas beaucoup à l’ombre des vitraux »...
Juste de l'autre côté de la place, il y a cette église, qu’il a tant arpentée avec des touristes pour leur faire découvrir. Cette église aura chevillé toutes ses recherches : de nombreux passages aux archives, de nombreux bristols, qui ont servi pour son livre sur Folleville. – S’il y en a que ça intéresse, on va essayer de refaire un tirage en 2024.
C’est aussi par les archives départementales qu’il est arrivé dans la région : Jean Estienne, directeur des archives de la Somme, l’avait recruté.
Avec l’art et l’histoire, et en lien avec son ami François Vasselle, architecte et archéologue, il est aussi un temps président du CAUE (Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement).
Cette passion pour l’art et l’histoire l’amène à fréquenter l’Association des Antiquaires de Picardie : c’est une société savante qui est à l’origine du Musée de Picardie, et qui y a sa magnifique bibliothèque. Comme toujours, cette passion aura aussi un peu envahi la maison familiale. Maman se rappelle des mètres cubes de cartons d’archives qui y ont transité un certain temps.
Des Antiquaires de Picardie, il est aussi président jusque 2011. La revue des Antiquaires de Picardie a pu publier certains de ses travaux et articles ; d’autres ont été publiés par le Comité des Travaux Historiques et Scientifiques (CTHS), dans des congrès où il amena ma mère, y compris jusqu’au Canada. Il a aussi partagé cette passion pour l’histoire en donnant des cours à Amiens au sein de l’Université Tous Âge.
Je pense vous avoir parlé de la plupart de ses visages publics (aux nombreux pluriels), une bonne part d’entre vous je pense l’ont connu en tant que maire ou ancien maire.
Quand on pense à Folleville, on pense souvent Eglise et Château.
Pour le château, il avait tout fait pour que le site des ruines du château devienne publics,
sécurisé et accueillant pour les visiteurs. Grâce aux médiévales et aux bénévoles, cette dimension est augmentée par cette capacité d’animation... c’est vraiment beau et vivant.
Dans un texte qu’on a distribué à ses funérailles, il appelait à la collecte de dons pour un petit bout de vitrail, avec des flammes.
Avec mon frère Etienne, qui n’a pu être avec nous aujourd’hui, on s’était dit qu’on ferait au mieux. Au final, on a peu fait. Tout s’est fait ici, grâce à l’association “Folleville, une église, une histoire”, ses recherches de mécénat ; la mairie et la municipalité, avec un soutien exceptionnel dans ce projet qui paraissait pour le moins irréalisable au début. C’était fou.
Avant de laisser le mot de la fin à mon père (je vais vous passer un petit enregistrement de 1’30 où il parle de l’église à la Révolution), grand merci à l’adressage obligatoire pour la fibre optique, ce qui a donné un joli prétexte pour nommer un coin de Folleville, au hasard – tiens donc – la mairie, le château et l’église...
Ce village, passé de 56 habitants il y a 45 ans à vous tous aujourd’hui, a énormément changé. Merci à tous.
Je démissionne ce soir du conseil municipal de Saint-Gervais-en-Belin. Je reproduirai ici ma lettre de départ dans les prochains jours, après réception.
Pour faire simple, notre municipalité montre sur certains domaines une incompétence crasse. On tente à l’intérieur de faire bouger les choses, mais il est difficile lorsqu’on a l’habitude d’un certain niveau de professionnalisme de renoncer au minimum vital d’exigence personnelle, ce qui compromet la confiance avec des confrères, qui ne voient pas le problème, et avec la tête d’une équipe municipale, qui valide de tels manquements.
Mon engagement local fort restera toujours, par les associations (environnement, patrimoine, soutien des entreprises…) ; je m’interdis rien à l’avenir mais il faudra que les choses bougent, et que les dossiers soient suivis, les erreurs assumées et la transparence faite.
[note du 07/06/2023] La jurisprudence du conseil d’État rappelle que cette démission doit être regardée, « en application...de l’article L 2121-4 du CGCT…, comme définitive à compter de leur réception par le maire » (CE n° 380828 du 22 mai 2015). Mon RAR est arrivé ce matin à la mairie.
24 juin 2023, 14h30. On approche de la fin juin, IdéesCulture a fini un beau printemps, c’était une course de fond, pas finie encore, mais dont on aperçoit la ligne d’arrivée.
Depuis près de 4 mois, nous intervenons dans le parcours d’Ekod, l’école de développeurs/techniciens montée par la CCI qui délivre des Bac+2/+3. J’écris “nous” puisque Steven et Marine sont également intervenus, avec une logique de dépannage pour EKOD qui se retrouvait avec deux formateurs en moins (congé paternité et embauche en CDI dans une agence) et pour lesquels nous avons bien volontiers assuré le relais. Durant ces nombreuses journées, on était généralement soit à 1 seul face aux élèves (moi), soit à 2 (Marine et moi, Steven et moi et dans de rare cas Steven et Marine).
Au mois de juin, j’ai été deux semaines pleines dans les locaux d’Ekod. Même à plusieurs sur place, dur de s’isoler et de pleinement se concentrer en laissant un collaborateur face aux élèves. Néanmoins, on a tenu la longueur, facturé à un tarif réduit certes, mais facturé toutes ces journées.
Deux gros projets avancent bien : la base Salons pour le musée d’Orsay et la v2 de la Phonothèque Historique de l’Océan Indien. On a deux rendez-vous de cloture pour la PHOI la semaine prochaine, et un rdv juste ensuite pour la base Salons.
Je reviens de Belgique, où le re-déploiement de CollectiveAccess au Musée Juif de Belgique s’est très bien passé. Il s’agit d’un changement de prestataire : ils utilisaient déjà CollectiveAccess mais hébergé jusqu’à présent par LIBIS. Au delà de toute considération moins factuelle, la demande du MJB était d’avoir un support direct en français, du multilinguisme dans la publication des collections, un peu de complément de formation et des nettoyages dans la base de données. Je vois bien qu’on y est bien arrivé, c’est tant mieux pour continuer toujours une implantation forte en Belgique, mais aussi d’avoir pu maîtriser les dépenses dans leur projet. Le musée juif de Belgique, c’est un peu notre martyr à tous, professionnels de musée. L’attentat a maintenant 9 ans, je n’en ai pas parlé avec les équipes sur place, mais il y a une charge mémorielle du lieu, irréfragable.
Nous sommes dans une belle dynamique côté pro. La trésorerie de la boîte remonte, c’est toujours bien avant les congés d’été.
Côté local pro, on verra où on est prochainement, le silence à l’écrit de Mme le maire, Mathilde, et de son équipe administrative, est assourdissant. Cela ne m’incite pas à renforcer mes actions au conseil : trois ans d’effort, de participation, de mise à disposition de mon matériel pro pour refaire complètement le site internet, l’héberger, refaire complètement la charte du bulletin municipal, sa mise en page systématique, des vidéos pour les voeux pendant le COVID, la participation au SIVOM ou commission de la CdC, etc… pour ne même pas avoir de réponse propre et définitive à 6 mois de courriers, d’explications patientes sur comment on lit un bail qu’on a signé, et comment calculer une revalorisation ? C’est soit de l’incompétence, soit de la mauvaise volonté, en tout cas pas le signe d’une grande efficacité. Il y aurait un audit en cours à la mairie : le violon, l’urinoir, tout ça tout ça…
Je viens de recevoir l’invitation officielle de l’association de sauvegarde de l’église de Folleville, pour fin août : dans le village de mon enfance, la place de l’église et du portail du château va s’appeler Pierre Michelin. Grâce à la fibre optique, il fallait des adresses pour tous les bâtiments, grâce au conseil municipal et à tous qui ont un souvenir attachant de mon père, cette placette où je suis passé tant de fois pour ouvrir l’église et la faire visiter (dès l’école primaire, et jusqu’à mon départ de la maison) porte mon nom de famille.
Quelle trace on laissera derrière nous ? Dur à dire. Mais pour celle-ci, en plein coeur de ce village qu’il avait adopté, et tellement marqué par son action (rachat et aménagement des ruines du château ; continué par tant de bénévoles depuis notamment pour la fête médiévale ; électrification et sonorisation de l’église ; aménagements paysagers ; création de la place à côté de la mairie ; etc…), c’est avec beaucoup de fierté et un petit pincement au coeur qu’on ira dire un petit mot là bas.
Dans une précédente vie professionnelle, côté PMB Services (logiciel de gestion pour les bibliothèques) j’avais pu réaliser la formation de nombreux clients parmi lesquels la documentation, au sein des Services du Premier Ministre.
Depuis quelques années, avec IdéesCulture et le logiciel CollectiveAccess que nous contribuons à développer, nous commençons à avoir de belles références. Après le Ministère de la Justice, qui gère désormais depuis quelques années ses collections mobilières (dépôt du Mobilier National qui gère pour l’Etat français les mobiliers comme les bureaux, chaises, canapés… d’où quelques controverses avec les chiens d’un ancien président), nous démarrons un projet avec le Ministère de la Culture.
Les besoins sont plus simples que pour des grandes bases de musées, mais on sait facilement avec CollectiveAccess, dans le navigateur web, remplacer des outils vieillissants qui tournaient sous Filemaker. Filemaker pour ceux qui ne connaissent pas, ressemble à Access : création de base de données dans un fichier généralement monolithique, sympathique dans son ergonomie mais rarement pensé pour une gestion moderne, multiplateforme, en dématérialisé depuis un autre site.
2 ministères, encore 21 autres ministères et 4 secrétariats d’états à démarcher : ils ont les mêmes besoins, on sait qu’on est très peu cher puisque les besoins sont réduits (c’est l’intérêt pour nos clients de notre modèle économique où nous facturons au temps passé), mais encore les 2 assemblées et de nombreux organes d’états.
Il n’empêche que la référence fait quand même très plaisir, c’est une certaine reconnaissance. J’apprécie le petit post fait sur linkedin aujourd’hui.